"Biens mal acquis": Paul Biya visé par le nouveau rapport du Ccfd

NOUVELOBS.COM | 03.07.2009 | 12:04

Dans son nouveau rapport intitulé "Biens mal acquis, à qui profite le crime ?", le CCFD-Terre Solidaire s'intéresse, entre autres, au patrimoine et à l'enrichissement du président camerounais Paul Biya.

Paul Biya, le président camerounais. (Sipa)

Paul Biya, le président camerounais. (Sipa)

Dans son nouveau rapport sur les biens mal acquis publié ce mercredi 24 juin, le CCFD-Terre Solidaire (Comité catholique contre la faim et pour le développement) s'intéresse de près au président camerounais Paul Biya. Deux ans après la publication de sa première étude, et les procédures judiciaires contre Omar Bongo, Denis Sassou Nguesso et Teodoro Obiang Nguema qui en ont résulté, le Comité dresse un rapport actualisé sur les avoirs détournés par les chefs d'Etat africains et leur patrimoine français.

Le Cameroun, l'un des pays les plus corrompus


Dans cette nouvelle étude intitulée "Biens mal acquis, à qui profite le crime ?" (voir plus bas), l'ONG s'est penché sur le cas du Cameroun de Paul Biya, président depuis 1982. L'association "Transparecy International" juge le Cameroun comme étant l'un des pays les plus corrompus du monde. Le Comité s'interroge notamment sur les nombreuses acquisitions du président, notamment celle de la "Villa Isis" sur la Côte d'Azur, qui appartiendrait à son fils, Franck Biya. "En mai 1997, l'Evénement du jeudi estime la fortune du président camerounais et de sa famille approche les 70 millions d'euros", affirme le CCFD.
Le Comité rapporte également que le Cameroun a aidé financièrement l'Osti (ordre souverain du temple initiatique), une organisation ésotérique qui serait liée à la secte de l'Ordre du temple solaire. Le fondateur de l'Osti, Raymond Bernard, décédé en 2006, avait affirmé en 1998 que Paul Biya était président d'honneur du Circes (qui appartient à l'Osti). A ce titre, le président camerounais se serait montré "généreux", offrant "5,6 millions de francs français le 2 mars 1990, puis 11,2 millions de francs de 1992 à 1998, le tout via la Société nationale des hydrocarbures (SNH) du Cameroun".


Soutien français


Outre ces "cadeaux", le président Paul Biya aurait accordé à Raymond Bernard un prêt sans intérêt d'un montant de 40 millions de francs pour l'achat d'un appartement dans le XIVe arrondissement.
Le Comité estime que les sources "d'enrichissement familial sont multiples", notamment au niveau de l'Etat. "Selon un arrangement extrêmement commode, la loi de Finances autorisait le président, jusqu’en 1994, 'en cas de besoin, à prélever et à affecter par décret à un compte spécial hors budget tout ou partie des résultats bénéficiaires des entreprises d’État'", peut-on lire dans le rapport.
Le CCFD évoque également le soutien français au Cameroun, celui-ci serait "pour l'Etat et les entreprises françaises, un marché et un point d'ancrage déterminants en Afrique centrale".
Outre le Cameroun de Paul Biya le rapport "passe en revue les avoirs détournés de plus de 30 dirigeants de pays en développement". Ceux-ci représenteraient plus de 100 milliards de dollars. Le rapport note qu'"à ce jour, les pays riches n'en n'ont restitué que 1 à 4% aux populations volées".
(Nouvelobs.com)

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