Corruption Rapport: Voici les ministères les plus corrompus du Cameroun
Par alain.noah.awana | Mercredi 28 juillet 2010 | Le Messager
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Organisations et corps de métiers aussi
Selon toujours cette étude, plusieurs corps de métiers et d’organisations sont très imprégnés de la corruption. Les transports (16%), la Chambre de commerce (16%) ainsi que les partis politiques (11%) arrivent en tête. Il faut également citer la présence dans ce haut du tableau du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunal (10%), d’Elections Cameroon (10%) ainsi que des entreprises comme CAMTEL (8%). Cela démontre, selon le rapport, que « la corruption touche tous les secteurs, tous les services (publics, parapublics, privés), les associations sportives et politiques ». Ce constat rejoint un peu celui fait par une enquête du Cretes qui classait la douane et les impôts (Minfi), la police et la gendarmerie (DGSN/SED), et le système légal judiciaire (Minjustice) parmi les premiers selon le degré d’affectation de la corruption. L’enquête du CASC conclut à ce sujet que « la corruption est un phénomène généralisé qui touche tous les secteurs d’activité, selon une ampleur et une incidence qui requièrent un plan de lutte cohérent global ».
Mais, il y a le revers de la médaille. Il existe en effet, selon le CASC, des corps de métiers victimes de la corruption. Il s’agit, par ordre d’importance, des chauffeurs, des commerçants, des entrepreneurs, des importateurs et des sportifs. La réalisation et le succès de leurs activités passent, de manière générale, par le paiement quotidien, et à des montants souvent connus des acteurs, des charges dites de survie. Une autre étude, cette fois de Greddes Cameroun, révèle par exemple qu’à Yaoundé, un chauffeur « clando » préfère verser 1 500 Fcfa par jour (soit 540 000 FCFA par an) aux forces de l’ordre pour l’exercice de sa profession que de payer les 300 000 FCFA par an demandés par l’Etat. L’étude du CASC révèle par ailleurs que les retraités, les chercheurs d’emplois et les candidats aux concours sont les catégories sociales qui souffrent le plus de la corruption. Ils sont suivis de près par les parents d’élèves, les malades et les justiciables.
Comme on peut donc le constater, le Cameroun est loin de trouver une solution pour juguler le phénomène de la corruption. Le programme Casc, dans son rapport, fait néanmoins des propositions pour se sortir de ce bourbier. C’est ainsi qu’il propose la Coalition nationale sur la transparence comme une stratégie de lutte contre la corruption. Il est fait un certain nombre de recommandations à l’adresse de la CONAC, ou de manière indirecte à cette coalition. L’étude du CASC propose d’encourager et d’appuyer l’adoption d’une loi spécifique qui soit compatible avec la convention des Nations Unies contre la corruption, qui a été ratifiée par le Cameroun. Il faudrait également penser à élaborer et à appuyer un plan de plaidoyer à mettre en œuvre à travers la Coalition nationale sur la transparence pour une application stricte des sanctions prévues par la loi pour les cas de corruption et infractions connexes. L’on estime qu’il faut développer un plan de renforcement des capacités et de communication à l’intention des ministères et organismes classés parmi les plus corrompus afin de les aider à améliorer leur image de marque à travers des actions efficaces de lutte contre la corruption.