La droite attaque Ségolène Royal après ses propos sur Sarkozy à Dakar

Les déclarations de Ségolène Royal à Dakar, lundi, dans lesquelles elle demandait "pardon" au continent africain pour les propos de Nicolas Sarkozy en 2007, ont beaucoup fait réagir la classe politique française, mardi 7 avril. L'ancienne candidate à la présidentielle s'était excusée au nom du peuple français pour la célèbre phrase prononcée par M. Sarkozy – "le drame de l'Afrique [est] que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire" – estimant que ces "paroles humiliantes (...) n'engagent ni la France ni les Français".

Plusieurs membres du gouvernement et de la majorité sont montés au créneau pour accuser Ségolène Royal de démagogie et d'instrumentalisation de la situation. Le secrétaire d'Etat à la coopération, Alain Joyandet, a qualifié ces déclarations de "choquantes, irresponsables et antidémocratiques", alors que son homologue aux droits de l'homme, Rama Yade, a mis en doute "la sincérité de Mme Royal". "Ces malentendus-là sont aujourd'hui instrumentalisés par Ségolène Royal dans un jeu politicien qui n'est pas très honorable", a-t-elle déclaré sur France 2.

"MALADROITE ET TRÈS DÉMAGOGIQUE"

Sur RTL, Bernard Kouchner a parlé d'une réaction "extraordinairement maladroite et très démagogique", tout en reconnaissant que le discours de Nicolas Sarkozy en 2007 était également "sans doute maladroit". Mais la phrase en question "ne signifiait ni racisme ni jugement péjoratif", a-t-il assuré. La secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, n'hésite pas à parler de "démagogie systématique",d'"antisarkozysme primaire" ou encore d'"antisarkozysme hystérique".

Enfin, l'incontournable porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, s'est emporté contre "des attaques infantiles" proférées "devant ses amis du Parti socialiste sénégalais", soulignant qu'elle n'avait pas été reçue par le président sénégalais Abdoulaye Wade. "De Chine à Dakar, en passant par Washington, Mme Royal ridiculise notre pays par son attitude et ses sorties iconoclastes", a poursuivi M. Lefebvre.

Ségolène Royal a au moins reçu le soutien de son parti, pas la voix du porte-parole socialiste, Benoît Hamon. Ce dernier a estimé sur i-Télé qu'elle avait eu "raison de le faire". "Je ne vois pas pourquoi on va lui chercher querelle là-dessus", a-t-il poursuivi, estimant que "l'embarras" de Bernard Kouchner et Rama Yade à ce sujet "vaut approbation des [ses] propos".

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