La Syrie prête à d'importantes concessions à l'égard de Washington

Bachar Al-Assad jouerait, via Seymour Hersh, la carte de l'apaisement et du dialogue avec Washington. D'après le journaliste américain connu pour ses enquêtes à rebondissements, la Syrie, ce vecteur central du Proche-Orient, pourrait débloquer un grand nombre de dossiers dans la région si l'administration Obama rompt avec l'héritage Bush et se montre à l'écoute des Etats figurant sur "un axe du mal" selon la terminologie bushienne. Il semblerait d'après la plupart des interlocuteurs américains sollicités par Seymour Hersh qu'il existe désormais une fenêtre d'opportunité pour décrisper les relations entre les Etats-Unis et la Syrie. Dès les primaires américaines, le jeune président syrien avait fondé de grands espoirs sur une victoire des démocrates le 4 novembre. La défaite des républicains l'aurait convaincu dans sa volonté de renouer avec Washington, à condition, rapporte-t-il, que les intérêts syriens soient respectés notamment dans ses échanges avec Israël à propos du Golan.

Dans cet article, Seymour Hersh énumère l'ensemble des dossiers en cours : Gaza, Iran, Irak, Liban, Israël-Syrie ; à chaque fois on ressort avec l'idée que la dynamique du dialogue américano-syrien est plus forte que les écueils. Même ces derniers sont de taille. Seymour Hersh se fonde sur des propos confiés par plusieurs diplomates américains et non pour démontrer l'interdépendance des dossiers chauds : la Syrie pourrait être utile au retrait américain d'Irak, ce qui désarmorcerait les relations entre Washington et Téhéran, transformé en allié potentiel des Américains en Afghanistan, où l'administration Obama cherche à trouver les conditions du dialogue avec les talibans modérés.

Mais, attention prévient-il, chaque scénario renferme sa propre zone d'ombre. Notamment les incidences du dialogue américano-syrien en Iran. Les Iraniens suivent avec inquiétude ces premiers pas, car ils tiennent à leur alliance avec Damas. Mais, signale le journaliste américain, aucun de ses interlocuteurs ne lui a signifié que Damas voulait sacrifier l'Iran dans sa politique d'ouverture avec l'Occident. Le règne de la diplomatie intelligente est peut-être arrivé, espère Seymour Hersh, une nouvelle diplomatie qui avait disparu de l'agenda des relations internationales depuis huit ans...

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